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Comme vous le rappelait Morandinisanté , selon un rapport de l' Unicef publié à la veille de la Journée mondiale de lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF), 200 millions de filles et de femmes ont subi des excisions. La moitié des victimes actuelles se concentrent dans trois pays: l'Egypte, l'Indonésie et l'Ethiopie.
L'Unicef recense 70 millions de cas en plus qu'en 2014 en partie due à la croissance démographique sur certains territoires. Au total, 44 millions de filles de moins de 14 ans vivent avec une mutilation de leurs parties génitales. "Dans la plupart des pays", la majorité des filles sont même mutilées "avant leur 5e anniversaire", affirme l'Unicef.
Aujourd'hui, selon le Parisien , deux gynécologues américains se sont attirés les foudres de leurs confrères en déclarant qu'ils étaient favorables à des excisions «minimalistes» qui permettaient selon eux de respecter les traditions culturelles sans mettre en danger la santé des femmes. «Nous ne disons pas que les interventions sur les organes génitaux de la femmes sont souhaitables, mais plutôt que certaines interventions devraient être tolérées par des sociétés libérales», écrivent les deux auteurs dans une revue spécialisée, le Journal of Medical Ethics .
Pour les Drs Kavita Shah Arora et Allan J. Jacobs, deux types d'excisions pourraient être tolérées : celles qui n'ont aucun effet durable sur l'apparence ou le fonctionnement des organes génitaux ou celles qui modifient «légèrement» leur apparence, sans avoir d'effet durable sur la capacité de reproduction ou sur l'épanouissement sexuel des femmes. Ils comparent ces interventions à la circoncision masculine. Toutes les excisions aboutissant à perturber la sexualité et le déroulement de la grossesse ou de l'accouchement doivent en revanche être interdits, selon eux.
Pour le Pr Ruth Mackin du College de médecine Albert Einstein de New York, «une tradition culturelle destinée à contrôler les femmes, même dans sa forme la moins nocive, doit être abandonnée». Brian D. Earp, un chercheur américain en bioéthique redoute pour sa part que l'autorisation d'excisions «minimalistes» aboutisse à un «fiasco», en multipliant les problèmes légaux, réglementaires, médicaux et sexuels. Il préconise également une «attitude moins tolérante» face à la circoncision, soulignant que les enfants des deux sexes «ne doivent pas avoir leurs organes sexuels endommagés ou retirés avant qu'ils ne soient en âge de comprendre et de donner leur accord à ce type d'intervention».
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