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L’hôpital Sainte-Anne contredit publie une étude dans la revue Translational Psychiatry qui remet en question l'idée selon laquelle les anorexies mentales sont fondés sur la peur du prendre du poids.
Et si la « peur de grossir » - qui est un des critères définissant ce trouble du comportement alimentaire - était plutôt un « plaisir de maigrir » ?
« On passe de la phobie - la peur de grossir - à l’addiction - le plaisir de maigrir. Ce ne sont plus les mêmes circuits cérébraux qui sont mobilisés, ni les mêmes approches thérapeutiques », explique Philip Gorwood, psychiatre, qui a conduit l’étude de l’Inserm .
71 patientes anorexiques, hospitalisées ou en rémission, ont été placées face à des images en mouvement de femmes en situation de maigreur, de surpoids ou de poids normal.
« Ce sont des images assez crues, de femmes nues, qu’on voit bouger dans l’espace. On a donc une très bonne représentation interne de la silhouette », précise Philip Gorwood.
Des électrodes ont été placées sur la peau des volontaires pour mesurer leur réaction émotionnelle. L’équipe leur a demandé de jauger le poids de la silhouette. « Les sujets qui souffrent d’anorexie mentale ont une forte réaction émotionnelle, mais uniquement pour les silhouettes de maigreur », explique le chef de service à l’hôpital Sainte-Anne. Ces femmes ont aussi affirmé qu’elles se sentiraient mieux dans un corps amaigri.
« Actuellement, la seule prise en charge est un bras de fer avec les patientes, à travers l’hospitalisation, pour les amener à se réalimenter », explique Philip Gorwood, qui exerce au Centre Hospitalier Sainte-Anne à Paris.
« On pourrait imaginer à l’avenir développer des médicaments qui, comme dans les addictions, agissent sur les circuits de récompense. Mais ce n’est pas encore d’actualité », explique-t-il.
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