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La victime amputée des quatre membres après une IVG, livre son témoignage dans les colonnes de L’Obs .
En janvier dernier, l’hôpital bordelais a été condamné à verser une provision de 300 000 euros.
Priscilla Dray raconte qu'elle est rentrée en bonne santé à l'hôpital pour pratiquer une IVG, "et j’en suis ressortie massacrée un mois plus tard".
Rentrée à la maison, cette Bordelaise âgée de 36 ans et maman de 3 enfants commence à avoir de la fièvre et à ressentir des douleurs. Elle retourne une première fois à l'hôpital. L’interne de garde des urgences pense à une endométrite, son stérilet lui est ôté. La mère de famille rentre chez elle sans prescription médicale.
Elle se rappelle avoir été "interloquée par son choix, mais je me suis raisonnée en me disant que j’étais au CHU de Bordeaux, un des meilleurs centres hospitaliers du pays".
Le lendemain matin, toujours fiévreuse, elle consulte un médecin généraliste qui diagnostique une septicémie et l’envoie se faire hospitaliser d’urgence pour débuter "une antibiothérapie, celle que j’aurais dû recevoir la veille", indique-t-elle.
Le dimanche, elle est transférée aux urgences.
"C’est quand même pas un médecin de ville qui va décider !'" lui assène une infirmière. Sur un brancard, ses belles-soeurs montrent son doigt gonflé à l’interne, elle lui répond "elle a dû se cogner".
L'infection nosocomiale, un streptocoque, type A pendant ce temps fait des ravages.
On lui administre de l’antibiothérapie mais en vain.
Le diagnostic vital de la patiente est même engagé.
"Mes organes s’éteignaient les uns après les autres, je souffrais le martyre.
C’est fini. Il y a 5% de chances qu’elle s’en sorte vivante", disent les médecins qui l'ont plongé dans un coma artificiel, à son mari.
Réveillée au bout de huit jours, "tous mes organes ont été touchés par cette infection. Plus rien ne fonctionnait normalement. J’avais des nécroses de peau partout, mon corps était plein de trous".
Les médecins vont la sauver mais ils ont dû l’amputer de ses deux pieds, son avant-bras droit et sa main gauche.
"Tout d’un coup j’étais en fauteuil, handicapée, au milieu de graves accidentés de la route et de personnes âgées.
Tout ça, à cause d’une erreur médicale".
Aujourd'hui, elle ne décolère pas: "J’aimerais vraiment voir le médecin du CHU de Bordeaux, celui qui ne m’a pas prescrit les trois petits grammes d’antibiotiques qui auraient changé ma vie, derrière les barreaux."
Hospitalisée pour des calculs rénaux, elle sort...
par
morandini
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