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La Fondation Abbé Pierre dresse le tableau d'une France "malade du mal-logement" et appelle, dans son rapport annuel publié jeudi 28 janvier, à plus de "volontarisme politique".
« Le mal logement est aussi un scandale sanitaire », s’indigne Christophe Robert, le délégué général de la Fondation Abbé-Pierre, à l’occasion de la parution ce jeudi du 21e rapport sur le mal-logement en France. "À bien des égards, la précarité énergétique, l’insalubrité, l’indignité des logements ou l’absence de domicile personnel ont des conséquences très graves sur l’état de santé de centaines de milliers de personnes (maladies respiratoires, allergies, troubles alimentaires, troubles du sommeil, dépression, stress...). « Ils sont souvent victimes d’intoxications (au plomb, au monoxyde de carbone, au radon) ou peuvent développer des pathologies allergiques ou respiratoires dues notamment à l’humidité et à la pollution de l’air intérieur », relève Manuel Domergue.
Les enfants sont en première ligne, car beaucoup d’entre eux développe de l’asthme, des bronchiolites à respiration, des rhinites, de l’eczéma… Quand ils ne sont pas touchés par le saturnisme, qui peut entraîner des conséquences graves sur leur développement psychomoteur.
Dans ce rapport, où la Fondation Abbé Pierre rend compte des liens entre santé et logement, il ne fait aucun doute que le mal-logement est une question de santé publique.
Selon l’OFCE, les personnes mal logées (surpeuplement, humidité, bruit) augmentent chacun de 40 % le risque pour une personne de se déclarer en mauvaise santé.
Ce pourcentage atteint 50 % pour les personnes en situation de précarité énergétique. De même, il arrive trop souvent que les problèmes de santé aggravent des difficultés de logement, voire même y précipitent les plus fragiles. Dans les faits, une mauvaise santé est un facteur discriminant pour accéder et se maintenir dans un logement digne. Finalement, les carences des politiques de logement et de santé s’alimentent mutuellement et sacrifient les personnes les plus vulnérables, en particulier celles qui souffrent de troubles psychiatriques.
Aujourd’hui, 1/3 des personnes à la rue ont des troubles psychiatriques sévères alors que 60 000 lits en hôpital spécialisé ont été fermés au cours des dernières décennies, sans alternatives à la hauteur des besoins."
Hausse du nombre de personnes sans domicile, renonçant à se chauffer, ou contraintes de vivre chez des tiers: de nombreux indicateurs sont au rouge, indique ce bilan, issu de l'exploitation de la dernière édition de l'enquête nationale logement (Enl) 2013 de l'Insee, dont les principaux chiffres avaient été dévoilés en décembre.
Le nombre de sans-abri explose Au total, 3,8 millions de personnes sont mal-logées et 12,1 millions de personnes "fragilisées", soit "15 millions de personnes touchées, avec une intensité diverse, par la crise du logement", a souligné Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, lors d'une conférence de presse. La Fondation Abbé Pierre appelle une nouvelle fois les pouvoirs publics à agir, en particulier en construisant des logements, et surtout des logements sociaux accessibles aux ménages les plus modestes.
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