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Les gynécologues obstétriciens n'apprécient pas du tout le décret qui élargit les compétences des sages-femmes.
Selon le décret publié le 5 juin au Journal Officiel, les sages peuvent désormais pratiquer les interruptions volontaires de grossesse (IVG) par voie médicamenteuse et vacciner les femmes enceintes et leur entourage.
Le texte prévoit que les sages-femmes pourront pratiquer l’IVG médicamenteuse si elles justifient une pratique suffisante et régulière de cet acte dans un établissement de santé. Celle-ci devra être « attestée par le directeur de cet établissement sur justificatif présenté par le responsable médical concerné ».
Elles peuvent également prescrire un arrêt de travail de 4 jours maximum, renouvelable une fois.
Dorénavant, « elles pourront prescrire et pratiquer les vaccinations de l'entourage, dès la grossesse de la mère et pendant la période de 8 semaines qui suit l'accouchement, conformément au calendrier des vaccinations », en plus de leur faculté à prescrire et réaliser certains vaccins chez la femme enceinte et le nouveau-né.
Le décret précise que l’entourage comprend les personnes vivant au domicile de la mère et de l’enfant ainsi que celles chargées de sa garde régulière en ce lieu.
Dans un communiqué commun, le Syndicat des gynécologues et obstétriciens libéraux (SGOL), le Collège national des gynécologues obstétriciens de France (CNGOF), la Société française de gynécologie (SFG), la Fédération des collèges de gynécologie médicale (FNCGM), le SYNGOF et le Syndicat des gynécologues médicaux (SGM) dénoncent une « tentative supplémentaire de monter deux professions l'une contre l'autre alors qu'elles ont toujours travaillé ensemble ».
« Les instances professionnelles [...] mettent en garde les autorités contre toute manœuvre politicienne visant à contourner les étapes de la qualification médicale ou la couverture assurantielle pour des actes médicaux, qui n'a pas vocation à couvrir une situation générée par une sage-femme », avertissent les représentants de la gynécologie-obstétrique.
L'organisation rapppelle les directives européennes : « L’exercice de la profession de sage-femme comporte la pratique des actes nécessaires au diagnostic, à la surveillance de la grossesse et à la préparation psychoprophylactique à l’accouchement, ainsi qu’à la surveillance et à la pratique de l’accouchement et des soins postnataux en ce qui concerne la mère et l’enfant.
L’examen postnatal ne peut être pratiqué par une sage-femme que si la grossesse a été normale et si l’accouchement a été eutocique. L’exercice de la profession de sage-femme peut comporter également la réalisation de consultations de contraception et de suivi gynécologique de prévention, sous réserve que la sage-femme adresse la femme à un médecin en cas de situation pathologique. Les sages-femmes sont autorisées à concourir aux activités d’assistance médicale à la procréation, dans des conditions fixées par décret. »
Les compétences des Sages-Femmes concernent donc la physiologie, les problèmes pathologiques gynéco-obstétricaux ayant vocation à être traités par des médecins. Au cours des derniers mois, ce gouvernement a pris une série de mesures qu’il justifie par le besoin de faciliter l’accès aux soins (notamment dans les zones rurales).
Le résultat de ces mesures est pour le moment indique le communiqué.
Il en résultera une perte de chances pour les femmes en raison d’un retard au diagnostic et à la mise en place d’un traitement adéquat.
Les principales instances professionnelles en Gynécologie et Obstétrique rappellent donc que les Sages-Femmes ne sont habilitées à prendre en charge que la physiologie, et mettent en garde les autorités contre toute manœuvre politicienne visant à contourner les étapes de la qualification médicale, de même qu’à contourner la couverture assurantielle pour des actes médicaux qui seraient pratiqués par ces dernières. L’assurance du médecin acquitté par ce dernier n’ayant pas pour vocation de venir couvrir une situation générée par une sage-femme.
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